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Je reviens tout juste d’un fabuleux week-end en Espagne, où un ami m’a invité pour son anniversaire à découvrir une partie de ses origines aux alentours d’Olula del Río. Entre les visites des ateliers de marbre, et les différentes histoires d’émigration qui courent sur quasiment un siècle, un sujet est revenu fréquemment : l’identité, et l’importance de retraverser différents passés pour se construire, et transmettre.
Un point important dans notre monde connecté qui construit et influence la construction de qui nous sommes…et ce que nous devenons.
Retourner quelque part…mais retourner où, en ligne ?
Alors que les conversations se passent de façon exponentielle à travers les smartphones, les réseaux sociaux et les messageries instantanées, et bien des habitudes de langage, de vivance se créent. Pourtant, chacun dans son histoire personnelle est attaché à des endroits, émotions, sensations du passé. Revenir dans les expériences vécues en ligne il y a des années est loin d’être aisé.
Il existe bien des retours physiques, comme lorsque mon ami nous a montré la salle d’arcade où lors des vacances scolaires, après des heures de route, il venait jouer après avoir tapé quelques pesetas aux vieux de la place. Et même quand le lieu d’antan a disparu, ou a été remplacé, on peut y revenir, le montrer, le raconter. Un temps de conte et d’intimité, qui sans doute sublime la réalité mais ne trahit pas l’émotion de l’humain.
Les retours mémoriels sont aussi très fréquents : quand on se plonge dans nos souvenirs et qu’on redécouvre un moment de nos vies, un sentiment. Des retours importants, parfois non volontaires, comme l’exprime le mot fuubutsushi en japonais, qui désigne un ensemble de petits choses qui rappellent une saison particulière. De façon concrète, ça peut être une odeur, une chanson, qui signale qu’une période précise va arriver. Une anticipation accompagnée d’une certaine nostalgie.
En ligne, les premiers salons de chat, les comptes Instagram sur lesquels des gens se lient et se lisent, mais également des forums de discussion ou autres profils MySpace jouent le rôle de lieux-émotions-sensations. Le risque est terrible quand un compte disparait ou qu’une plateforme succombe qu’on détruise au passage d’immenses pans de l’identité des gens. C’est aussi vrai dans l’univers du gaming. Sur Playstation VR, le jeu Eve Walkyrie n’est par exemple plus maintenu par son éditeur. Impossible d’y retourner, d’y rejouer, alors qu’il a représenté pour des millions de gens une des premières expériences en réalité virtuelle. Restera donc éventuellement le selfie avec le casque.
Ce qui est sûr, c’est que les mondes immersifs, virtuels, aussi prégnants et hype soient-ils, ne remplacent pas le désir de réalité. Dans l’étude de Highsnobiety - “In Fake Life” - réalisée au moment des confinements liés à la pandémie, les répondants n’étaient que 5% à estimer que les expériences virtuelles sont aussi mémorables et durables que celles dans la vie réelle.
Third Culture Kids (TCK) et réseaux sociaux : retrouver du commun pour trouver son retour ?
Aux Etats-Unis, on parle beaucoup en ce moment de “Third Culture Kids” (ou TCK), surtout à propos des Asian-Americans. Le terme définit des enfants qui ont deux parents immigrés d’un même pays, qui tous deux ont grandi dans un environnement monoculturel ; leurs enfants se retrouvent à la fois empreints des codes, valeurs, habitudes et langues des parents, tout en évoluant de fait dans les codes de la société dans laquelle ils vivent, ce qui peut conduire à des frictions et à des interrogations sur leurs identités. Sakshi Venkatraman, reporter pour NBC Asian America, explique comment les réseaux sociaux ont ouvert une nouvelle voie :
Les médias sociaux, à bien des égards, les ont libérés de la rigidité des normes de la société blanche ; ils ont créé leurs propres espaces, leurs propres stars et leurs propres attentes quant à la manière dont leur vie pourrait se dérouler.
Ce n'est pas comme d’où venaient leurs parents ; cela ne ressemble pas non plus à la vie de leurs pairs blancs. Ce qui semblait être une enfance marquée par une crise d'identité collective s'est enfin transformé en une confiance tranquille, et beaucoup de ceux de la génération Z disent maintenant qu'ils se sentent à l'aise, voire prospèrent, dans ce qu'ils ont trouvé au milieu.
L'exposition change tout Il y a dix ans, en zappant les chaînes de télévision ou même en faisant défiler la page d'accueil de YouTube, il était difficile pour les enfants américains d'origine asiatique de trouver un ou deux visages célèbres de leur communauté. Maintenant, sur TikTok, ils peuvent facilement faire défiler une douzaine de visages en quelques minutes.
(…)
Des communautés numériques ont commencé à se former, donnant naissance à de nouveaux types de stars. Des pages Facebook comme Subtle Asian Traits ont créé un espace de reconnaissance mutuelle ; les collégiens qui étaient les seuls Asiatiques dans leur ville pouvaient désormais se connecter et parler à des milliers d'autres personnes.
En d’autres termes, les réseaux sociaux ont dans ce cas de figure recréé du commun, et partant une forme de nouveau retour. Précisément comme quand on est retournés voir d’où venait un papy, non pas pour revivre comme à l’époque mais sans doute pour se sentir plus en phase dans le présent. Vous suivez ? :)
Les réseaux sociaux peuvent promettre une nouvelle prosodie; reste à voir comment l’enregistrer afin qu’elle soit accessible quand on aura besoin d’elle. Rendez-vous dans 20 ans ?
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