Forceur, forceur ! j'entends ton nom.
Les nouvelles plateformes comme Threads et les grandes personnalités d'internet comme Léna Mahfouf pourraient bien rendre les réseaux sociaux plus vivables.
Dernière édition de l’année avant une petite pause jusqu’à début janvier ! Le guide thématique a été mis à jour. Et bien sûr, mon livre serait parfait sous le sapin :)
L’avantage de fréquenter des centaines d’étudiants et de jeunes créatifs, c’est de pouvoir être mis à jour sur certains comportements ou usages des réseaux sociaux.
Un des sujets qui revient fréquemment ? Comment communiquer de façon authentique et sincère à travers les réseaux sociaux, notamment quand on est une marque ou une personne avec une certaine notoriété. J’ai ainsi pu (re)découvrir la notion de forceur. Si l’étymologie nous ramène au temps des forceurs de coffre-forts, l’usage actuel dans les réseaux sociaux désigne des dragueurs lourds (donc des harceleurs…), ou plus globalement des gens qui s’imposent. L’image est désormais utilisée également pour qualifier des marques, des politiques ou des institutions sur les réseaux sociaux.
Un équilibre difficile entre se mettre en scène…et raconter de belles histoires
Plusieurs facteurs semblent donner des gages de crédibilité, et donc favoriseraient l’attachement qu’on peut avoir pour certains individus.
C’est d’abord un principe de réciprocité, d’identification avec des gens à portée de nous, et qui pourtant ont un petit truc en plus.
Léna Mahfouf et Sébastien Frit ont par exemple été mis à l’honneur par GQ France comme couple le plus influent d’internet. On aurait pu s’attendre à un exercice (trop) travaillé et c’est finalement une interview menée par Loïc Prigent qui narre l’histoire d’une confondante banalité de deux jeunes gens qui s’aiment, et qui sont également très réalistes sur leurs succès.
“C’est méprisant de dire que nous sommes un symbole d’une société en déclin et que les gens devraient s’inquiéter pour leurs enfants ! Tout le monde était collé devant la télé à regarder Loana au moment de “Loft Story”. Rien n’a changé, juste les noms.”
Léna Mahfouf
En somme, le talent réside dans une capacité à incarner et scénariser une “version de soi” sans pour autant mentir à ses abonnés. Et c’est probablement cette sincérité constamment répétée qui crée ce lien vrai pour Léna Mahfouf et sa large communauté. Un cocktail quasi unique qui prouve sa valeur, à travers une réinvention régulière, comme son désormais fameux Hôtel Mahfouf, qui s’est posé à Bruxelles.
En d’autres termes, Léna Mahfouf s’impose sans forcer l’attention. Se rendre indispensable, sans se rendre insupportable en somme.
Être à sa place tout en restant à sa place
Le film Kenzo World (2016), est toujours jugé comme un chef d’oeuvre, y compris 7 ans plus tard. Réalisé par Spike Jonze, l’actrice (et ancienne ballerine) Margaret Qualley se lance dans une danse endiablée, qui tout à la fois pulvérise les codes de la communication du luxe et de la beauté, tout en restant dans une esthétique du parfum.
Un vrai plébiscite pour une création jamais vue auparavant, qui ouvre un nouveau champ des possibles pour les audiences, un terreau fertile pour la conversation en ligne et qui reste dans les esprits.
A contrario, un film de la même marque intitulée “The Realest Real” n’a pas du tout généré le même engouement, en dépit d’un casting XXL et d’une réalisation elle-aussi incroyable. Le pitch du film ? Une critique de l’usage des réseaux sociaux. Qui n’a que peu convaincu, et surtout n’a pas réussi à faire oublier que Kenzo fait partie de l’économie de marché. La ficelle était sans doute un peu trop énorme.
La conclusion ? Une marque doit rester à sa place, car l’audience n’est plus seulement passivement en face d’un écran mais peut se sentir responsable, voire même actionnaire de la réputation de l’entreprise. Il existe des frontières à ne pas franchir. Et donc à ne pas forcer.
Le détecteur à forceurs
La bonne nouvelle est que certains contre-pouvoirs contre les forceurs voient le jour. D’abord à travers l’humour, comme le compte exrelou sur Instagram, festival de captures d’écran d’ex amoureux qui tentent de reforcer le destin.
L’autre levier est porté par les nouvelles fonctionnalités ou nouvelles générations de réseaux sociaux. Sur le nouveau Threads de Meta, arrivé en Europe il y a quelques jours, de nombreux influenceurs ou figures d’internet ont dès à présent mentionné leur souhait d’en faire des espaces beaucoup plus sains. Un réseau étant en partie défini par ses membres et les liens qu’ils entretiennent, les forceurs pourraient vite se retrouver bannis.
De bon augure pour la vivance des plateformes si elle souhaite endiguer la fatigue voire carrément le rejet des réseaux sociaux.
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